L’Eglise de la Madeleine

Un morceau de bravoure à l’antique

L’imposante silhouette de temple antique ressemble plus à la Maison Carrée de Nîmes qu’à un édifice religieux. L’Eglise de la Madeleine dresse ses colonnes sur la rive droite de la Seine face à l’Assemblée nationale, de l’autre côté du fleuve.
Son histoire est tourmentée : la première pierre fut posée par Louis XV en 1763. Pendant la Révolution elle faillit devenir une bourse, puis, Napoléon voulut en faire un temple à la gloire des armées, il se ravisa en 1812. L’église fut finalement inaugurée le 24 juillet 1842 sous la monarchie de Juillet.
Cette paroisse élégante a laissé des souvenirs dans les annales mondaines de la capitale. Certains grands noms de l’aristocratie s’y marièrent. On y célébra les messes des funérailles de Chopin, Coco Chanel et récemment de Johnny Halliday.
Le Professeur François Pupil, qui fut professeur d’histoire de l’art à l’Université de Nancy et auteur de nombreux ouvrages dont l’un sur la Madeleine, nous fit découvrir le riche décor intérieur, notamment celui peint par Jules Claude Ziegler en 1837. Les sculpteurs parmi les plus réputés de l ’époque (une cinquantaine d’artistes différents) nous ont laissé leurs œuvres.
Nous avons là une sorte d’anthologie de la sculpture romantique : Charles Marochetti exalte Marie-Madeleine au maitre-autel. Henri de Triqueti a réalisé les imposantes portes de bronze dont la moitié fut inspirée des portes de Ghiberti du baptistère de Florence
Le grand orgue de Cavaillé Coll qui eut des titulaires aussi prestigieux que Camille Saint Sens (1848) et Gabriel Fauré (1896), fut installé en 1846.
Puis le Père Brien McCarthy, vicaire de la Madeleine, évoqua le rôle social et humanitaire de cette église dans ce quartier.
Elle héberge en effet trois associations :

 l’accueil Ozanam Madeleine qui répond aux besoins des plus précaires (douches, lavage du linge) et leur offre aussi une formation informatique.
 le Foyer perpétue une très ancienne tradition d’accueil initiée par l’Impératrice Eugénie. Il propose des repas au prix de quelques euros.
 Isabelle de La Roullière, responsable d’« Avenir Patrimoine », évoqua pour nous la tradition de l’Eglise de faire appel à des artistes contemporains. La crèche de cette année n’a pas failli à cette tradition.

Par Nicole Tordjman – Richesses du Patrimoine

Eglise de La Madeleine "Le Ravissement de sainte Marie-Madeleine" de Charles Marochetti
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