Sous les arcades du Palais Royal, de Charles V au Street Art
Colonnes de Buren @ Palais Royal @ Paris ©Guilhem Vellut
Vaste ensemble palatial qui fut la résidence du jeune Louis XIV et qui abrite aujourd’hui de grandes institutions de la République, le Conseil d’état et le Conseil constitutionnel, mais aussi le Ministère de la Culture et La Comédie Française.
Notre parcours dans ce vaste domaine fut une succession de surprises entre tradition et modernité. Grande fut notre surprise de découvrir ici ou là des œuvres d’artistes contemporains bien peu conventionnels !
Rendez-vous fut pris sous les arcades face au kiosque inspiré des entrées de métro d’Hector Guimard, décoré de boules vénitiennes et intitulé « Le Kiosque des Noctambules » surmonté de deux statuettes « le Jour et la Nuit » de Jean Marie Othoniel ; direction le Palais Cardinal, érigé par Jacques Lemercier pour le Cardinal de Richelieu.
Ce lieu de pouvoir fut d’emblée un lieu de représentation théâtrale ; c’est dans le théâtre situé dans le Palais que MoIière mourut en scène. Aujourd’hui nous y retrouvons la Comédie Française.
La cour d’honneur qui se déploie sous les fenêtres du Conseil d’état, est devenue célèbre grâce aux colonnes aux rayures bleues et blanches de Daniel Buren, sorte de ruines d’un péristyle prolongeant les colonnades de l’architecte Pierre Fontaine, tandis que les sphères de Pol Bury tournent dans l’eau de leurs fontaines.
Les monstres de la Galerie des Proues célébrant la fin du siège de La Rochelle (1628) important épisode des guerres de religion en France, forment un bestiaire imaginaire qui prélude à l’hommage à l’ancien Ministre de la Culture André Malraux(1901-1976) de Michel Alberola, dialogue complice de « L’Ange souriant de la cathédrale de Reims » et de l’art khmer cher à Malraux.
La rue de Valois sépare aujourd’hui le Palais des anciens communs, véritable Cité Palatiale.
Sur l’emplacement d’une ancienne église, deux bâtiments annexes du Ministère de la Culture ont été réunis par une véritable mantille d’acier réalisée par Francis Soler, qui s’est inspiré du Salon des Géants de Giulio Romano au Palais de Té à Mantoue.
Un jardin se cache derrière une palissade couverte de graffitis Street Art œuvre collective de Villeglé, Lek et Sowat.
Faisant volteface, nous admirons dans la cour de Valois le ravissant Pavillon de Constant d’Ivry,chef d’œuvre « rocaille ». Sur cette place la sculpture puissante d’Ousmane Sow « Les lutteurs » posés directement sur le pavé.
Nous traversons le jardin entouré des splendides bâtiments de Victor Louis, regrettons de ne pouvoir nous asseoir un instant dans les célèbres « Confidents » de Michel Goulet qui dans le silence hivernal poursuivent leur dialogue entre Hugo et Pasoloni, Rembrandt et Whitman… puis nous passons devant le fameux restaurant étoilé « Le Grand Véfour ».
Nous traversons le Passage des deux Pavillons, longeons le talus laissé par le rempart de Charles V.
Notre promenade se termine devant la Basilique Notre-Dame des Victoires près de laquelle subsiste le reliquat des murailles du rempart.
Par Nicole Tordjman - Richesses du patrimoine