L’art du vitrail sublime la lumière

Le jeudi 2 février nous avions rendez-vous dans l’atelier d’Emmanuelle Andrieux, Maître Verrier (ou vitrailliste) qui dirige la Maison du Vitrail, hérité de ses parents.

La Maison du Vitrail, « Entreprise du Patrimoine Vivant » (EPV), label octroyé par l’Institut National des Métiers d’Art, restaure le patrimoine et crée des vitraux avec un savoir-faire traditionnel d’exception. Entourée d’une équipe de treize personnes, Emmanuelle Andrieux est seule habilitée avec sa mère, également Maître Verrier, à créer des vitraux.

Chaque projet commence par l’écoute, les conseils et l’étude selon la demande du client et la décoration intérieure où sera placé le vitrail. Vient alors l’exécution du dessin transposé sur papier calque qui sert à la fabrication des patrons, utilisés ensuite pour la découpe du verre. La maquette est prête. Enfin, le choix du verre : sa texture, son épaisseur, sa teinte, son opacité, sa couleur…

A l’origine les verres étaient teintés avant utilisation, on se servait de cives « fonds de bouteilles » soufflés à la main par le verrier, la peinture est venue plus tard et était faite à base de pigments utilisés encore aujourd’hui. Le verre n’absorbant pas la peinture, après chaque trait de peinture, chaque ombre, chaque aplat, on cuit le vitrail à 630°. Le vitrail va exalter la lumière, tous les styles, toutes les décorations peuvent être réalisées, du gothique au moderne, des vitreries géométriques à des compositions abstraites.

La peinture terminée, on assemble et le montage peut alors commencer. Toutes les techniques peuvent se mélanger : le vitrail traditionnel serti au plomb, aux joins épais et à l’étanchéité assurée, le vitrail dit « Tiffany » serti au cuivre et à l’étain en fusion qui n’assure pas d’étanchéité mais qui permet de faire de petites pièces telles que des bijoux.

Pour la restauration d’un vitrail, Madame Andrieux effectue des recherches, comprend et s’imprègne de chaque pièce ancienne et enfin puise dans sa réserve de verres anciens (5000 m2 de verres anciens et contemporains).

A la fin de la visite, après avoir chaleureusement remercié notre hôte, nous nous sommes dit que nous saurions apporter désormais un regard attentif au travail du vitrail et à la lumière qu’il sublime. Dès qu’elle sera terminée, nous irons voir la coupole des Galeries Lafayette restaurée par la Maison du Vitrail en six mois et, de nuit, pour des raisons de sécurité !

France Bussière - Paris Insolite