L’Art du Portrait chez les impressionnistes
Femme et enfant conduisant , Mary Cassatt, 1881 - Philadelphia Museum of Art
Comment ces magiciens de la couleur ont-ils pu s’intéresser au portrait ?
Comment les impressionnistes, préoccupés par le rendu de la lumière, qui traquaient les états les plus fugitifs de la nature (neige, eau, brouillard…) ont- ils pu s’intéresser au portrait à une époque où la photographie fait son apparition ?
Pourtant Manet, Monet, Renoir, Degas, Cézanne, Berthe Morisot …vont renouveler ce genre de peinture en allant au-delà de la ressemblance physique ou psychologique. Le critique d’art disait d’un portrait de Degas :
« Ce qu’il nous faut c’est la note spéciale de l’individu moderne, dans son vêtement, au milieu de ses habitudes sociales, chez lui ou dans la rue ».
En effet, le portrait impressionniste tient compte du contexte social des individus qu’il représente, comme on le voit dans « Portraits à la Bourse » de Degas.
Finies, les poses sévères ou artificielles : les dames sont souvent montrées actives, lisant la Presse (Caillebotte, Femme lisant), conduisant (Mary Cassatt, Femme et enfant conduisant), veillant sur leur progéniture (Berthe Morisot, le Berceau) …
Même si souvent ils prennent leurs modèles dans leur entourage amical ou familial, (Degas, la Famille Bellelli) ils peignent aussi les collectionneurs et marchands qui les soutiennent (Renoir, Mme Charpentier et ses enfants).
Leur audace est grande et ils n’hésitent pas à s’écarter de la réalité. Ainsi Cézanne peint ses modèles dont le visage, devenant masque, renforce l’idée d’isolement intérieur. Claude Monet ira jusqu’à peindre, Camille, sa femme, sur son lit de mort ; à l’aide d’une touche fractionnée, il parvient ainsi à nous faire ressentir le caractère transitoire de l’existence.
Du grand portrait de commande au portrait intime, informel, nous analyserons tous ces chefs d’œuvres lors de notre future conférence fin janvier !
Par Anik Doutriaux - Les impressionnistes